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En crevaison lente

 

 

 

Les camions défilent

Vieux camions, fatigués

Visages sales et marqués

 

Travailleurs de Huerta

Travailleurs de minerais

Tous épuisés, chargés

A l'arrière d'un camion fatigué

 

Un chien seul, essoufflé

Allongé, non loin de mes pieds

Spectateurs installés à la terrasse d'un café

 

Locutorio, Helado

Pizza, Empanada

Rien est de trop

 

Pour gagner son pain

Toujours aussi mauvais

Quand on est loin

 

 

La France, La France

 

 

Et ce défilé se poursuit

Ce vieil homme à mes côtés

Un peu fatigué, un peu bourré

Est parti, moi aussi

 

Je t'aime Maman

Et crois moi, j'entends

Tes larmes, ta souffrance

 

La France, La France

 

Papa, tu n'es plus là

Juste une tombe,

Quand à Londres

Aisam s'en va

 

 

Tout comme moi,

Il n'y a personne autour de moi

 

La douleur ruisselante

La respiration haletante

J'écoute et poursuis

Phrase facile, phrase débile

Et les images défilent

 

Pneu arrière crevé

Une vieille passe

Le collectivo s'efface

 

Un autre Pick-up chargé

La blouse blanche de cet enfant

Les testicules de ce chien balançant

 

Je t'entends

 

Tes sons résonnent, je te comprends

Je le ressens

Putain de téléphone

Une ford Falcon

Une autre s'en va

 

Désolé Papa, tu pleurs

Cruel dans l'horreur

Je ne suis pas mort

Pas encore

 

Pardon Maman

Pardon Papa

Je ne reviendrai pas

 

Tu n'es plus, Vous n'êtes plus

 

Vieilles voitures,

Année 60 et 70

Éboueurs et désinvoltures

Chiens chassés par la milice

 

Passés, Présents, Pleurs

 

Maman ici plus de sauveur

Juste des passants et ce vélo

Contre un arbre en crevaison lente  X2

 

En Crevaison Lente

En Crevaison Lente

En Crevaison Lente

En Crevaison lente

 

 

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